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Zink G. L' ancien français (Xl-e-Xlll-e siècle)

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Zink G. L' ancien français (Xl-e-Xlll-e siècle)
Paris : Presses Universitaires de France, 1987. – 127 p.
Que sais-je ? Que savons-nous ? Et que pourrons-
nous jamais savoir du français tel qu'on le pratiquait
au Moyen Age ? Beaucoup et peu, tout à la fois.
Notre connaissance du français médiéval se définit
par les épithètes contraires d'approfondie et de
restreinte.
Approfondie, car un siècle et plus de recherches
livre aujourd'hui une somme de données suffisante
pour nous permettre de retracer la genèse de notre
langue et la décrire dans ses états successifs, de
l'an 1000 à
1500. Si l'étude s'est en priorité attachée
aux aspects formels, phonétique et morphologique,
le retard pris par la syntaxe est, à l'heure actuelle,
largement comblé et ce domaine s'ouvre aux pros-
pections de la linguistique modeme. Il en va de
même du lexique. Le XIXe siècle nous avait donné,
avec le Dictionnaire de l'ancienne langue française
de F. Godefroy, un répertoire d'une richesse consi-
dérable pour l'époque et toujours utile; le Xxe siècle
le double par l' Altfranzösisches Wörterbuch de Tobler
et Lommatzsch, qui tire parti des textes publiés
depuis; à quoi s'ajoute un nombre croissant de
travaux de sémantique pure.
Restreinte néanmoins, car tout ce que nous pou-
vons en dire ne s'applique qu'au français écrit et,
plus limitativement encore, si l'on écarte les docu-
ments d'archives, rédigés dans une langue formu-
laire et figée, au français littéraire, c'est-à-dire à
une langue recherchée, travaillée et pliée, de sur-
croît, aux contraintes métriques jusqu'au début
du XII Ie siècle, date d'apparition des premiers
textes en prose. De la langue parlée nous ne savons
quasiment rien, qu'il s'agisse des tours de la conver-
sation familière ou des parlures franchement popu-
Iaires. Ignorance d'autant plus regrettable qu'elle
jette une ombre sur la langue écrite elle-même en
masquant toutes les sources dévolution qui seraient
à chercher dans le français spontané. Sur ce point
il en va de l'ancien français comme des langues
anciennes dont on ne peut reconstituer la structure
qu'à partir de témoignages écrits. Nous ne disposons
même pas d'une correspondance intime comparable
à celle de Cicéron, non plus que d'inscriptions (elles
se font en latin) et moins encore de graffiti! Seules
quelques oeuvres dialoguées de tonalité comique
lèvent un coin du voile, trop peu pour nous instruire,
assez cependant pour nous faire pressentir l'exis-
tence d'autres niveaux de langue.
Cette réduction du champ d'étude s'aggrave
d'une gêne qui tient au mode d'édition des textes.
L'éditeur doit le plus souvent choisir, entre plusieurs
manuscrits, le plus fidèle à ce qu'il entrevoit de la
rédaction originale. Or, les manuscrits écartés pré-
sentent aussi des traits de langue intéressants dont
on se prive par cette pratique. Il doit aussi corriger
les bévues du copiste, mais il a parfois tendance à
prendre pour des fautes tout ce qui s'écarte de
l'usage général tel que nos grammaires le consignent,
et il fut un temps OÙ l'on corrigeait systématique-
ment les écarts de déclinaison, de conjugaison et
même de graphie au nom d'un purisme totalement
étranger à l'esprit des clercs. Nous n'en sommes
plus là, mais pouvons-nous nous croire à l'abri
de toute prévention quand nous rectifions, par
exemple, les manquements aux accords en genre
et en nombre que les scribes se permettent parfois
avec insistance? Ne serait-ce pas l'indice d'une
tendance linguistique à l'invariabilité ou au non-
cumul des marques ou encore la part de liberté
que se réservait le scripteur à l'égard d'une langue
qu'aucune prescription normative ne venait alors
régenter?
C'est dire que notre connaissance du français
médiéval appelle encore des compléments, des
retouches et des corrections de perspective. Mais
le champ déjà exploré n'en demeure pas moins
vaste et la collecte des faits abondante : vaste
jusqu'à commander une étude chronologique à deux
volets, dont c' est ici le premier, articulés autour
de 1300 et correspondant à deux états de langue:
ancien français (XIe-XIIIe siècle) et moyen français
(XIVe et XVe siècles) ; abondante au point de nous
avoir imposé, dans l'un comme dans l'autre, une
sévère sélection.
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