Max Niemeyer Verlag, 1977. — 268 p. — (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie 85).
Le but de ce travail n'est pas de donner une grammaire complete de l'idiome gascon. II ne veut done nullement remplacer la Grammaire bearnaise de V. L e s p y ni le méritoire Manuel de Grammaire béarnaise de M. B o u z e t. Je me suis simplement proposé d'eétudier le gascon surtout dans les traits, où cet idiome se detache de l'évolution générale des parlers du Midi. Mon intention est donec de relever principalement les phénomènes qu'on peut qualifier nettement de gascons. On sait qu'au moyen âge le gascon était considéré, aupreès des troubadours provenςaux, comme une langue independante. Les Leys d'Amors n'hésitent pas ranger le gascon parmi les langues étrangères : apelam lengatge estranh coma frances, engles, espanhol, gasco, lombard (II, 388). Dans le fameux 'descort' de Raimbaut de Vaqueiras, composé en cinq langues différentes, le gascon figure à côté du provençal, du français, de l'italien et du portugais. En effet, tous ceux qui se sont donnés la peine d'étudier le gascon un peu plus au fond, ne pourront nier que cet idiome présente une foule de traits linguistiques tout fait particuliers. Sans exagérer, on pourra dire que l'originalité du gascon vis-à-vis du provençal n'est pas moins marquée que celle du Catalan. Si l'on s'est habitué considérer le Catalan comme une langue à part, il faudra, certes, rendre le même honneur au gascon.