Ernest Leroux, 1892. — 165 p. — (Mémoires publiés par les membres de la Mission archéologique française au Caire 9.1).
Les papyrus d'Égypte nous feront des surpnses, il faut l'esperer, longtemps encore. A côte des textes égyptiens, il s'est trouve des textes grecs. A côte des textes religieux, on a découvert des textes littéraires, historiques, philosophiques, puis des contrats, des comptes, du plus haut intérêt pour l'etude de la vie quotidienne et l'économie sociale ou privée du peuple egyptien à diverses epoques. Dernierement a été exhume un papyrus d'un nouveau genre : un livre de calculs. Les manuscrits mathématiques anciens ne sont pas tres communs : celui-ci, quel qu'il soit, a donc son prix.
Les fouilles exécutées a Akhmîm pendant l'hiver de 1886-87 par les ordres de M. Grebaut, alors directeur des fouilles et musées d'Égypte, amenerent la découverte de deux manuscrits grecs fort interessants, mais a des points de vue divers. L'un d'eux, recueil de problemes d'arithmetique et de geometrie, ecrit sur papyrus , est imprimé dans les pages qui precedent par M. Baillet, ancien membre de la mi ssion archeologique du Caire, ce qui me dispense d'en donner une description plu s étendue; l'autre, ecrit sur parchemin, renferme des fragments de plusieurs livr es apocryphes, qui seraient depuis longtemps publies sans de fâcheux retards sur lesquels il est inutile de s'étendre. Ce dernier manuscrit, comprenant trente-trois feuillets hauts de quinze centimétres et larges de douze, ne porte aucune pagination. Les feuillets sont renfermés dans une reliure de carton recouvert de cuir noirci par le temps. Nulle date, nulle indication qui puisse nous aider a etablir l'epoque même approximative où ils ont été transcrits. Seules, les particularités qu'on releve dans l'écriture ou dans la langue elle-même, peuvent nous mettre sur la voie, et montrent que le manuscrit n'est pas anterieur au VIII-e siecle ni posterieur au XII-e.