Lyon: I.A.C., 1956. — 248 p. — (Collection les Langues du monde. Série grammaire, philologie, littérature. Vol. X.)
Le présent ouvrage vise à grouper les résultats de la recherche qui, depuis le début de l'indianisme, s'est concentrée autour de la langue sanskrite. On n'avait pas encore abordé avec quelque détail l'ensemble des questions que pose l'évolution de cette langue, les conditions presque paradoxales de sa survie. Sans doute le temps n'est pas venu (s'il doit jamais venir) pour une œuvre définitive en ce domaine. Trop de travaux préparatoires manquent, trop d'éléments resteront inconnus. Jusqu'ici on a surtout éclairé les débuts, les origines indoeuropéennes, la structure des hymnes védiques, certains points de l'usage ultérieur. On a laissé plus ou moins dans l'ombre tout ce qu'on attribuait au sanskrit en tant que langue morte, comme si l'étude d'une langue morte et les conditions de la prétendue mort ne présentaient pas d'intérêt par elles-mêmes. Notre ambition s'est limitée à décrire sommairement les grandes étapes du développement linguistique, qui sont moins d'ailleurs des étapes chronologiques que des modifications internes profondes, partiellement simultanées, et dont chacune a pour ainsi dire provoqué un type de sanskrit nouveau. Après la langue védique et les problèmes que soulève la fixation paJ:.linéenne, il convenait ainsi de passer en revue la langue épigraphique, la langue épique et ses prolongements (PuraJ:.la's, Tantra's, textes en kiirikii's), la langue du commentaire ou bhii~ya (notamment du commentaire philosophique), celle de la narration et du dialogue dramatique, celle enfin de la haute poésie. À titre d'appendice, il était nécessaire de donner un aperçu du sanskrit bouddhique et du sanskrit jaïna, d'esquisser l'histoire du sanskrit hors de l'Inde. Nous espérons en avoir dit assez pour faire le point des faits connus et laisser voir de quel côté les recherches pourraient s'orienter avec fruit.